Pour cette rentrée, nous allons tout au long de ce mois de septembre, vous accompagner avec Boris NEPVEU, Coach en Mieux-Être numérique, Président de l’association “Sans Mon Portable” dans vos bonnes résolutions. Et si cette reconnexion douce vous permettait de prolonger l’effet de vacances, de mieux gérer la rentrée, d’être plus efficient.e au travail, d’entamer des projets laissés de côté…
Les premières questions à se poser
Avez-vous vraiment réussi à “couper”, à vous ressourcer ? Avez-vous pu laisser votre portable dans un panier ? vous éloigner de votre ordinateur ? vous séparer de votre tablette ? éteindre votre télévision ?
Avez-vous pu profiter de toutes les activités que vous aviez imaginées au départ ?
Avez-vous pris le recul nécessaire pour entamer une rentrée en pleine forme ?
Oui ? Ou peut-être pas…
Un constat partagé par tous
Selon une étude Qapa de 2019, 67 % des Français n’arrivent pas à se déconnecter pendant les vacances. Consultation des mails, appels téléphoniques, étude des dossiers en cours… Les salariés ont souvent du mal à décrocher, et tout particulièrement les cadres.
Seulement 38 % des hommes et 29 % des femmes assurent couper complètement avec le travail durant les congés, contre 34 % et 65 % en 2017. Et cette situation ne s’est pas améliorée depuis la mise en place du recours quasi systématique au télétravail, dans le contexte du COVID-19.
Cette évolution est due en grande partie à l’utilisation grandissante des smartphones. Ils permettent tout, tout le temps, en deux ou trois clics seulement. Selon JuriTravail, en 2019, 93 % des Français considéraient le portable comme responsable de cette connexion inévitable avec le travail (28,5 % en 2017).
Une étude commandée par l’ORSE (Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises) révèle en 2018 déjà que 6 salariés sur 10 consacrent 2 heures par jour à gérer leur boîte mail, 4 salariés sur 10 reçoivent plus de 100 messages par jour et que 7 managers sur 10 déclarent souffrir de surcharge d’information.
Le blurring
En 2021, un actif français est soumis bien plus que par le passé, et de manière croissante, au phénomène appelé “le blurring”. De quoi s’agit-il ? Ce terme vient du verbe anglais “to blur” qui signifie brouiller, flouter, estomper… On parle donc de blurring pour évoquer l’effacement progressif de la frontière entre vie personnelle et vie professionnelle. Une illustration serait le fait de se connecter à ses réseaux sociaux ou sa boîte mail personnels sur son lieu de travail, comme de se connecter durant les week-ends et vacances à sa messagerie professionnelle. Tiens, tiens… y’a rien qui vous choque ? Non, alors continuons !
Gérer sa charge mentale
Plus largement le recours systématique aux outils numériques, dans la sphère privée comme professionnelle, s’il n’est pas régulé, contribue à peser sur la charge mentale et ce, de manière significative.
Qu’est ce que la charge mentale ? Elle est liée à notre mémoire de travail. Et la mémoire de travail décrit une mémoire à court terme permettant de stocker et de manipuler temporairement des informations afin de réaliser une tâche particulière, tel un raisonnement. (source: futura-sciences.com). Ainsi, la charge mentale peut devenir ponctuellement ou durablement difficile à gérer, si il y a un trop fort déséquilibre entre les tâches et réflexions à mener à l’instant T, compte tenu de la mémoire, de la concentration et de l’attention disponibles.
Ce phénomène est accentué par la tendance au multi-tasking, qui consiste à réaliser plusieurs tâches à la fois, dans l’espoir ou l’idée d’être plus efficace.
Prenons un exemple: Vous êtes assis à votre bureau et tentez de vous concentrer sur un mail urgent, ou important. Pendant ce temps, un collègue vous interroge depuis le bureau voisin, une notification de rendez-vous retentit et votre téléphone sonne. Comment vous sentez-vous ?
Quelles peuvent être les conséquences sur notre santé ?
Une fatigue et irritabilité durables, une baisse de vigilance, des troubles du sommeil, anxiété, et autres maux de tête peuvent apparaitre et sur le travail, il s’agit potentiellement d’augmentation de risques d’erreur et d’accidents, de baisse de satisfaction des managers ou des clients, d’investissement, d’engagement et de performance en berne, mais aussi de stress et d’épuisement.
Enfin, cette charge mentale mal maîtrisée peut conduire à la difficulté ou l’impossibilité de réaliser des tâches longues (dossiers, rapports, lectures…), mais aussi de finir ce qu’on a commencé. On commence tout, on ne finit rien…
Retrouver un bon niveau de concentration, de gestion du temps, possible ?
André Gide écrit (dans Les nourritures terrestres) que :
« Chaque instant de notre Vie est essentiellement irremplaçable : sache parfois t’y concentrer uniquement ».
Alors oui, plus qu’un sujet de déconnexion numérique, voire de droit à la déconnexion, il s’agit de gagner la bataille de la concentration, et de se faire du bien, de s’offrir de “la place dans la tête”.
Pour cela, il convient de lutter au quotidien contre les causes majeures de déconcentration que sont les sollicitations extérieures permanentes (sons, images, écrans…), la procrastination, la surcharge informationnelle (appelée infobesité), et la tendance au “multi-tasking” déjà évoquée plus haut.
Et comme il n’y a pas de bon athlète sans entraînement, voici 2 exercices, vous permettant d’améliorer votre concentration au quotidien de manière simple et efficace.
L’horloge
Objectif: Muscler sa concentration.
À plusieurs reprises au cours de votre journée, fixez l’aiguille des secondes d’une horloge à proximité de vous, suivez-là, pendant 2 minutes. Cet exercice mérite d’être répété autant de fois que vous le pouvez ou souhaitez, entre des séquences de travail distinctes par exemple.
La technique Pomodoro®
Objectif : Être efficace, lors de courtes séances de travail.
Elle est destinée à celles et ceux qui… ont du mal à se concentrer (justement…), ont tendance à se laisser distraire, à repousser leurs tâches au lendemain.
Cette méthode, conçue à la fin des années 80 par Francesco Cirillo, est rapidement devenue un outil de gestion du temps utilisé et approuvé par des millions de personnes à travers le monde.
Sa mise en œuvre se divise en 5 étapes :
- Préparer des sessions de travail.
Les tâches à accomplir sont découpées en sessions de 25 minutes. - Dites non aux distractions.
Mode avion, notifications, porte fermée, collègues avertis… - Mettez le minuteur sur 25 : C’est parti !
- Puis, prenez une vraie pause de 5’.
Marchez, allez boire un verre d’eau, allez prendre l’air… mais ne restez pas assis. - Après 4 sessions de travail de 25’, prenez une pause de 20 à 30’.
À vous de jouer. Belle rentrée à tous !
(La suite au prochain épisode…)
Boris Nepveu
Responsable commercial
En quoi Cle de Fa est-elle une agence écologique ?